lundi 14 octobre 2013

Sociabilisation ?

La douce journée à tous!

Des fois il y a des jours où on se dit que la vie quand même...

En rentrant de vacances (ouh c'est loin mais pas eu le temps de te le raconter lecteur) le Dragon voulait faire du vélo. Alors hop, manteau, Troll dans le sac et on sort.


Et pendant que le Dragon pédale dans la rue, le guidon incertain, un coup semble vouloir aller à droite et puis finalement part sur la gauche, je promène le troll qui chante. Ha oui, le troll chante, en fait ça ressemble à un râle primitif continu qui tourne en boucle, mais on s'y habitue :o
Bref mon troll chantant et mon dragon pédalant dans la semoule je me promène quand soudain...


Soudain, une voisine que je connais de vue, me fait un coucou.  Elle, c'est LA voisine de tout le monde, celle qui sait tout, la nounou du quartier, la gentille qui dépanne tout le temps tout le monde, celle qui vient sonner chez toi, un paquet de sucre dans les bras au moment même où tu étais en train de décider d'aller cuisiner des cookies et que tu te posais la question s'il t'en restait, du sucre.

Elle traverse la rue, elle semble vouloir discuter. Alors moi je fais la gentille qui a aussi envie de discuter, parce que voilà, dans la vie faut so-cia-bi-li-ser! Et là je me fait noyer sous un flot verbal, enfin certains diraient une diarrhée, moi je préfère l'image du pq : tu tires sur un bout et y'a tout qui vient!

En moins de 10mn j'étais rentrée dans le cercle très privilégié des potins du voisinage, - quelle chance!- J'ai eu droit à tous les ragots qui trainent dans le coin. Mentalement je prends note que si jamais j'ai une rumeur à faire circuler c'est à elle que je dois m'adresser, sait-on jamais, ça peut servir pour faire chanter quelqu'un... un jour... Elle s'est emparé du Troll (qui était pourtant sanglé dans le Mei-tai) lui a filé ses clefs crasseuses à manger (il s'est régalé le troll...) et voilà le rouleau s'est dévidé...

J'ai eu droit à une histoire incompréhensible, entrecoupée de fou rire sur l’idylle entre la madame du n°23 et son voisin du 14, qui se rencontraient en douce en sortant les poubelles, jusqu'au jour où le mari du 23 a eu des doutes et est allé chercher sa femme qui sortait les poubelles depuis une heure ou deux!
Puis ce fut au tour du numéro 7, la vieille dame qu'on voit jamais, celle qui nourrit les chats, mais on voit jamais les chats non plus, et qu'est-ce qu'ils vont devenir les chats depuis qu'elle s'est pendue dans sa chambre (au passage mon jardin donne sur la fenêtre de la dite chambre... heureusement j'étais pas là...) Ensuite c'était le n°18 qui s'est fait cambrioler, mais ils lui ont volé que son piano, quelle idée, un beau piano, mais quand même...

Bref j'étais épatée par le savoir de cette dame, par la toute puissance de sa mémoire, parce que là, j'en oublie lecteur, je ne saurais te régaler de tout ce que j'ai appris ce jour là, syndrome du poisson rouge, j'en ai oublié (il faut dire que j'ai l'image des pieds de mon ex voisine qui se balade dans ma tête quand je repense à cette conversation)

Je guettais une pause pour reprendre son souffle dans le flot de mon interlocutrice, pour y glisser une formule de politesse du style "merci au revoir, je dois y aller, j'ai poney là" Je préparais mentalement ma phrase pour la glisser à toute vitesse dans un trou qui n'arrivait jamais, j'étais désespérée quand je fus sauvée!
 

Elle en était à récapituler par le menu les destinations de vacances de la moitié des habitants des 3 pâtés de maison alentours,  quand une très vieille dame, toute fripée, de celle qu'on s'attend à voir se déplacer à petit pas, celles qu'on a envie d'aider à traverser et de porter le sac de courses, 70 voire 80 ans au bas mot, l'image de l'innocente mamie. Elle s'approche dit bonjour et LA voisine me la présente ;

"voici marguerite"
 "ha non, moi c'est maya, parce que c'est une abeille!" clin d’œil
"roh maguy tu vas pas continuer avec ça!"
"ho ben si, le jardinage j'adore!" double clin d’œil
"et alors? tes vacances?"
"ha la Grèce! c'était terrible"
"ha bon? raconte-nous!!! tu as ramené des souvenirs?"
"oui! j'ai ramené un yannis! tu le  verrais... sublime!" clin d’œil
"mais t'as pas honte!"




J'en étais là, à essayer de comprendre ce dialogue aussi surréaliste que quand le Dragon me parle. J'en avais déduit que cette innocente très vielle dame aimant le jardinage, devait un peu perdre la tête, avait une crise identitaire vis à vis de son prénom, un tic à l’œil droit et avait ramené une statuette nue de son voyage en Grèce. Quand...

Une superbe décapotable bordeaux sort de son garage

"Mais tu as encore changé de voiture? elle est où la rose?"
"Ho mais non, j'ai toujours la rose, celle ci c'est pas la mienne, c'est juste pour mon Yannis"

Et en sort un superbe jeune homme, 30 ans, musclé, une tignasse touffue brune bouclée, un sourire éclatant, le pif un peu de travers qui lui donne un charme rustique.
Ha c'est ça un Yannis?
Et là mamie Maya lui prend le bras, il l'enserre par la taille et elle nous fait un au-revoir de la main avec un dernier clin d’œil...

Bon je vous laisse, je vais butiner!
Au revoir Maguy
Au revoir Maya!

si c'était de moi je l'aurais plutôt appelée Bagherra...




Chose promite, chose due, c'était l'histoire de ma très innocente vielle voisine...




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4 commentaires:

  1. Inattendu ^_^

    (comme on dit chez moi c'est celles qui en parlent le moins qui en mangent le + lol )

    3>

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  2. Tu dois t'éclater dans ton quartier ! J'ai bien rigolé, franchement !

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